Les voix. Les voix dans ma tête. Elles me le répétent. Tue, tue encore, et encore. Sa fait si longtemps, que je ne sais plus si j'ai été, comment disent ils? Heureux? Sa doit être ça. Un autre truc pathétique et puéril. Je ne suis pas né le jour de ma naissance, mais quand j'ai croisé Sa route. Il me les a donné. Tu les vois, comme elles sont belles, elles luisent à la la lueur de la lune, regardes ton reflet dedans. Mes petites dagues, mes chéries. Elles vont encore se régaler, et je remplirai une fois de plus ma fonction. Car nous avons tous une fonction. Moi je suis la bête, toi tu es la proie. Moi je tue, et toi...
Keleril découpe un lambeau de la chair du Porkass
Tu hurles comme un goret. Quelle ironie. Allez petit ami, fait monter ton chant jusqu'aux étoiles. Hurle, hurle et fait moi une jolie sérénade...
Plusieurs heures plus tard, Keleril se relève de la dépouille sanglante et repart en marmonnant dans le noir, en parlant à ses chères dagues. Il est né Sram pour Le servir, et il continuera.
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Alors mes jolies, heureuses? Nous lui avons échappé, il croyait nous tuer, il voulait nous faire rôtir, nous déposséder, nous réduire en lambeaux sanglants... Mais non, il a raté. Pourquoi mes toutes belles? Parce que nous sommes les meilleurs! Sa oui, nous le sommes.
Et toi, vilain barbu, tu es moins fort maintenant, les voix m'on dit comment te prendre, elles m'on dit comment disparaître. Tu es comme les porcs, tu es comme eux. Non. Pas tout à fait. Y'a un détail qui change.
Keleril abat sa dague dans la chair de l'enutroff à la jointure du coude, qui cède avec un craquement d'os écoeurant.
Tu cries moins bien. Je suis déçu.
Mais comme je t'aime bien, je vais t'enseigner le chant.
De quelques gestes vifs, il tranche les haillons du malheureux captif; le laissant nu.
Toi aussi tu pourras louer les étoiles. C'est important tu sais? Les voix me l'on dit, alors il faut leur obéir.
Keleril présente ses dagues la lame en avant à l'enutroff, devant son visage.
Voici tes nouveaux professeurs. Kayla et Lamya. Embrasse les.
L'enutroff crache au visage de Keleril, étonné, celui-ci recule de quelques pas, avant de s'avancer et de briser d'un coup de manche les dents du vieil homme.
Je suis déçu. Elles me disent de t'enseigner le respect, car il faut respecter ses maîtres... Ou les tuer!
Tu vois, pour bien apprendre le Chant, tu vas devoir enlever ton vêtement de chair, car ta peau te retiens ici-bas. C'est en enlevant ton vêtement que tu monteras près des étoiles.
Et se sont tes professeurs qui vont t'aider.
Les cris du supplicié commencent à monter vers la lune, alors que son sang se répand sur le sol...
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Keleril se tenait recroquevillé dans un sombre trou. Face à lui, il apercevait les contours d'une silhouette indistincte. Un homme. Rapide. Trop. Keleril se tient le flanc et hume l'odeur si délicieuse qui lui chtouille les narines. Avec délectation, il ne peut s'empêcher de soupirer de bonheur. Quelle ivresse. Son sang qui coule sur le dallage. Mais l'autre ne s'en tient pas la, relevant sa lame, il s'apprête à porter un coup puissant, afin de trancher le Sram en deux. Minimum. C'est inexplicable ce que les gens peuvent s'énerver vite pense la créature. Tout sa pour un malheureux berceau. "Et aussi le grand frère" ajoute une voix. "Et les chevaux" renchérit la seconde. "Et la femme" complète la première. Enfin,
-Je lui ai laissé la vieille.
Soupire Keleril
-Que dis tu? Engeance du démon!!!
-Bon d'accord elle est pas complète. Mais j'avais un petit creux... Et elle en avait plus pour longtemps! Je t'ai rendu un fier service? Non? Sa oui, on aide, et tout ce qu'on reçoit, c'est des coups. Enfin, des jolis coups. Oh que oui c'est bon!
Keleril ferme à demi les yeux et lèche doucement son bras blessé. Il fini par les rouvrir, et sors ses deux fines dagues.
-Sais tu chanter grand et beau guerrier viril?
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La puanteur âcre du bois brulé. L'odeur suave et vaguement écoeurante de la sève s'écoulant sur le sol taché de sang. Les relents d'une viande pourrissante sur le sol. Et au milieu, trônant sur son arbre, un homme fixait les arrivants de son regard vide, depuis la plus haute branche. En s'approchant le groupe pu constater que l'air vide et bovin ne s'expliquait pas par un abus de substance psychotrope (TF1, M6...) mais par l'absence de ses yeux, qui était pour l'heure attaché à sa ceinture. En fait l'abscence de réaction pouvait facilement s'expliquer par un fait purement gravitique: se suspendre à une corde par le cou peut géner la respiration. Se priver de ses oreilles (cousues en lieu et place des yeux) aide à ignorer la critique. Un dernier rictus de douleur flottait sur les lèvres craquelées du supplicié.
-Vous pensez que c'est l'oeuvre des abraknydes?
-Non, c'est impossible!
-Oh, mon Dieu
-Beuuuargghh...
-Un peu de tenue que diable, sa oui mon précieux, on insulte pas la déco, sa non, c'est pas poli!
Les preux qui s'étaient aventurés dans la forêt se retournèrent comme un seul homme, mais rien. Les 4 n'avaient autour d'eux que le silence et l'obscurité d'impénétrables frondaisons...
-Alors mes mignons, on s'invite sans prévenir? Il nous a dit de pas laisser repartir les gens, sa non, vous resterez pour le thé?
QUe diriez vous d'une chorale? Vous aimez chanter?
comme un seul homme, les malheureux se mirent à hurler...